Implantation d’un deuxième coeur artificiel au CHU de Nantes

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Un deuxième coeur artificiel Carmat, une bioprothèse de haute technologie, a été implanté sur un patient au centre hospitalier universitaire de Nantes il y a quelques semaines, huit mois après une première implantation réalisée à Paris.

Implantation d'un deuxième coeur artificiel au CHU de Nantes"Tout se serait très bien passé, mais on ne sait rien du patient", indique Libération qui a révélé cette nouvelle, comme France Inter.

Cette opération a été menée dans la plus grande discrétion par l’équipe du Pr Daniel Duveau.

Ce dernier était l’un des chirurgiens senior présents, avec le professeur Christian Latrémouille, lors de la première implantation d’un coeur artificiel Carmat à l’hôpital Georges-Pompidou à Paris le 18 décembre 2013, ajoute Libération.

Le CHU comme Carmat font le black out autour de cette information. Interrogé par l’AFP, le CHU de Nantes s’est refusé à tout commentaire. "Il n’y aura aucune déclaration de Carmat", a pour sa part indiqué une porte-parole de l’entreprise à l’AFP.

Une première implantation en décembre dernier

Le premier malade, âgé de 76 ans, Claude Dany, opéré à l'hôpital Européen Georges Pompidou à Paris, le 18 décembre 2013, souffrait d’une grave insuffisance cardiaque- son pronostic vital était engagé à brève échéance - et est décédé 75 jours après la pose de la bioprothèse.

Après le décès du premier patient, la situation a été assez confuse, Carmat ne communiquant pas explicitement les raisons de la mort du premier patient. Une défaillance technique de l'appareil avait alors été évoquée pour expliquer le décès.

Mais la société se montrait très optimiste, soulignant que le critère de succès retenu pour ces premiers essais était la «survie à trente jours» des patients et qu’avec soixante-quinze jours de survie pour le premier patient, la première implantation était donc «probante».

Un programme d'essais en deux phases

Carmat avait alors maintenu son programme d'essais  et avait ensuite annoncé le 16 juillet avoir été autorisé à les reprendre. Le comité de protection des personnes, le comité de sécurité ainsi que les autorités réglementaires ont émis un avis favorable à la reprise du recrutement des trois patients suivants.

La première phase des tests incluant quatre patients porte avant tout sur la sécurité de la prothèse. Au cours d'une seconde phase se déroulant sur six mois et visant à mesurer son efficacité, Carmat élargira ses tests à 20 malades tout en augmentant le nombre des centres d'implantation en France et à l'étranger.

Eviter anticoagulants et immunosuppresseurs

Le coeur artificiel Carmat,  projet porté depuis vingt-cinq ans par le professeur Alain Carpentier, n’est pas destiné à faire patienter un malade en attente de greffe cardiaque mais à remplacer définitivement le coeur défaillant. Il s'adresse aux patients atteints d'une d'insuffisance cardiaque terminale.

Cette prothèse présente la particularité d’être recouverte à l’intérieur de "biomatériaux" tiré de tissus animaux, afin d’éviter d’avoir à donner au malade des anticoagulants pour empêcher la formation de caillots et permet d'économiser  les traitements anti-rejets liés à la greffe (immunosuppresseurs).

En raison de son poids (900 grammes), ce modèle est réservé pour l’instant à des gens présentant une certaine corpulence. Il coûte environ 150 000 euros,  alors qu'une transplantation classique coûte 250 000 euros.

Rédaction ActuSoins

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