Des modalités de décès plus sereines en réanimation pédiatrique après la loi Leonetti

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Une évolution des modalités de décès, permettant d'appréhender la fin de vie de façon plus sereine, a été observée sur six ans dans un service de réanimation pédiatrique, soulignant l'impact positif de la loi Leonetti, selon une étude publiée dans les Annales françaises d'anesthésie et de réanimation (Afar).

Des modalités de décès plus sereines en réanimation pédiatrique après la loi LeonettiSamuel Vernaz de l'hôpital de La Timone à Marseille (AP-HM) et ses collègues ont cherché à analyser les variations dans le temps des circonstances des décès en réanimation pédiatrique sur la période 2007-12, soit après la promulgation en 2005 de la loi Leonetti autorisant la limitation ou l'arrêt des thérapeutiques actives (Lata) pour les patients en fin de vie.

Sur les six années étudiées, 263 patients sont décédés sur les 5.100 entrées comptabilisées, soit une mortalité globale de 5,2 %. Il n'y a pas eu d'augmentation du nombre de décès sur la période, toutes modalités confondues.

La proportion de Lata a augmenté régulièrement, jusqu'à doubler en six ans, passant de 35,1% en 2007 à 71,1% en 2012. Parallèlement, le nombre de décès par arrêt cardiaque non récupéré a diminué significativement, passant de 47,4 % à 16,1 %. Les auteurs soulignent que les courbes représentant ces proportions se croisent, ce qui suggère "une véritable modification des pratiques".

En revanche le nombre de décès par état de mort encéphalique est resté stable, entre 15 % et 20 % des décès.

Les procédures de Lata étaient dans 21,2 % des cas des limitations et dans 78,8 % des cas des arrêts des thérapeutiques actives.

Evolution des pratiques

"Peut-être de façon plus flagrante chez l'enfant que chez l'adulte, un nombre non négligeable de décisions Lata (37,9 %) sont prises à cause de la gravité des séquelles envisagées", observent les auteurs. "Il faut souligner que ces enfants-là ne rentrent pas dans le cadre théorique de la loi Leonetti qui s'adresse uniquement aux patients 'en phase avancée ou terminale d'une affection grave et incurable'", notent-ils. "Nous approchons là une des limites de la loi".

Néanmoins, la loi Leonetti "a permis de faire évoluer nos pratiques en diminuant la proportion d'arrêts cardiaques non récupérés au profit des décisions de Lata sans augmenter la mortalité globale. Cela témoigne au final d'une baisse de l'obstination déraisonnable", estiment les auteurs.

"Au lieu des situations très mouvementées que sont les arrêts cardiaques non récupérés, les décisions de Lata permettent d'appréhender la fin de vie de façon plus sereine", concluent-ils.

(Afar, vol. 33 n°6, p400-404)

Rédaction ActuSoins, avec APM

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