Hépatite B et C : vers la rémunération d’un acte de dépistage ?

Seule la moitié des hépatites B et 60 % des hépatites C sont diagnostiquées. Les hépatites B et C font chaque année 4 000 morts en France, rappelle un rapport qui met l'accent sur la vaccination et le dépistage par tests rapides.

Capture-250x179Ces deux maladies virales reconnues "grande cause sanitaire"  affectent un demi-million de personnes, selon le rapport, réalisé sous l’égide de l’Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virales (Anrs) et de l’Association française pour l’étude du foie (Afef), et remis le 19 mai à la ministre de la Santé.

"L’arrivée de traitements très efficaces, doit nous conduire à élargir le dépistage", a déclaré le Pr Daniel Dhumeaux (CHU Créteil, 94) en présentant ce rapport.

L’infection chronique par le virus de l’hépatite B (VHB) est cinq fois plus fréquente chez l’homme que chez la femme, car celle-ci élimine mieux le virus. Le rapport recommande donc un dépistage systématique du VHB, du VHC et du VIH chez tous les hommes de 18 à 60 ans, au moins une fois dans la vie.

Le rapport souligne également les inégalités dans l’accès des populations vulnérables  - usagers de drogue, migrants, détenus,...- à un suivi.

Recul du taux d'immunisation

Un retard largement dû au manque de vaccination, souligne le rapport : moins d’un consommateur de drogue sur deux est vacciné, tout comme 60% des hommes à relation sexuelle avec des hommes (HSH) et 88% des médecins généralistes. D’ailleurs, le taux d’immunisation a chuté entre 2000 et 2009.

Pour l'Anrs,  "il faut profiter de tout contact avec un médecin ou une structure d'accueil pour proposer une vaccination aux enfants, adolescents et personnes exposées." 

Le Pr Dhumeaux propose une nouvelle liste simplifiée des facteurs de risque devant conduire au dépistage : transfusion avant 1992, actes invasifs avant 1997, séjour prolongé dans des zones d’endémie, tatouage ou piercing, usage de drogues par voie veineuse ou nasale, et, pour l’hépatite B, multipartenariat. Les experts présents se sont déclarés favorables à une rémunération de cet acte de dépistage dans le cadre d’un contrat d’objectifs.

Les tests rapides d’orientation diagnostique (Trod), réalisés par les associations, hors des lieux de consultations habituels, « sont une avancée considérable », estime le Pr Dhumeaux, et des autotests devraient arriver rapidement.

Enfin le rapport préconise d’avancer le dépistage de l’AgHBs chez la femme enceinte du 6é au 2é mois, en le couplant avec le dépistage du VHC et du VIH.

Rédaction ActuSoins

Pour aller plus loin : lire le rapport

A relire : Médecins du monde (MdM) réclame l'autorisation en France des tests rapides de dépistage des hépatites B et C

 

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