Ordre infirmier : réélection sans surprises

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Alors que Didier Borniche a été réélu à la tête de l'ONI, l'Ordre ne parvient toujours pas à convaincre, ni les infirmiers, ni la mission de travail parlementaire chargée de réfléchir au devenir de l'Ordre. Avec le syndicat Resilience, l'éternelle guerre de tranchées se poursuit.

ordre_infirmier_logoA l'Ordre national des infirmiers, l'élection du président n'a guère révélé de grandes surprises…

Didier Borniche est reconduit avec 32 voix sur 44. Neuf voix se sont exprimées en faveur de Patrick Chamboredon et trois conseillers nationaux ont glissé un bulletin blanc.

Suite aux élections du 7 novembre, il reste encore un bon nombre de sièges vides au conseil national de l'Ordre, notamment parmi les conseillers suppléants.

L'avenir de l'institution est actuellement incertain. Annie Le Houérou, députée socialiste, a en effet indiqué que le groupe de travail parlementaire chargé de réfléchir au devenir de l'Oni s'orienteraient vers une remise en cause de l'Ordre. Les conclusions définitives ne sont pas attendues avant plusieurs semaines, voire quelques mois.

Selon Annie Le Houérou, interrogée par nos confrères d'Hospimedia. "L'Oni reste contestée autant dans sa gestion que dans les missions qui lui ont été confiées, précise la députée. Il faudra que les choses évoluent." Concernant par exemple le recensement de la population infirmière, l'Oni "n'a pas fait la preuve de ses capacités à le réaliser dans les meilleures conditions", estime Annie Le Houérou. Cette dernière rappelle d'ailleurs l'existence du répertoire Adeli censé déjà comptabiliser les infirmiers et pointe globalement les missions "doublons" de l'Oni.

Selon les chiffres avancés par Annie Le Houérou, 100 000 infirmiers inscrits à l'Ordre seraient à jour de leurs cotisations, soit un peu plus d'un cinquième des effectifs de la profession. "L'Ordre n'a d'abord pas convaincu ses membres, constate l'élue socialiste. Les infirmières sont peu nombreuses à renouveler leurs cotisations, c'est qu'elles ne doivent pas être complètement satisfaites du service."

Le frein à une véritable remise en cause de l'existence de l'Ordre infirmier serait l'effet ricochet sur les autres professionnels. Un épouvantail qu'agite Didier Borniche, ex et nouveau président : "les députés ou sénateurs socialistes que j'ai rencontrés au cours des derniers mois ne remettent pas en question l'utilité ou l'avenir de notre institution ordinale ». Ce dernier cherche actuellement quelques appuis au sein du PS et du côté du ministère qui pour l'instant temporise. Marisol Touraine a, à plusieurs reprises, évoqué la possibilité d'une inscription facultative.

Pour et contre l'ONI : toujours la confrontation

Le plus farouche opposant à l'Ordre, Hugues Dechilly, poursuit de son côté son travail de sape en lançant ses missiles en tir groupé. Ce dernier demande l'annulation des récentes élections à l'ordre pour irrégularités alors que sa plainte en référé a été récemment rejetée par le tribunal administratif. De son côté, l'Ordre pointe une autre irrégularité commise par le syndicat Resilience : l'organisation d'une tombola aux fins de financer le syndicat et sa lutte contre l'Ordre infirmier.

Parallèlement, le responsable de Resilience a déposé deux plaintes à la CNIL (Commission nationale de l'informatique et des libertés). L'une concerne les demandes par l'Ordre de données personnelles, allant largement au-delà des informations requises pour une inscription à l'Ordre. La seconde, l'utilisation des données de l'Ordre par un syndicat lors des dernières élections à la Carpimko. Allégations basées sur des échanges dans des forums sur le net. Espérons juste que la trêve des confiseurs sera respectée !

Cyrienne Clerc avec Hospimedia 

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Réactions

7 réponses pour “Ordre infirmier : réélection sans surprises”

  1. La conviction passe par la concertation en principe!

  2. une réelection sans légitimité auprès de la profession qui en a marre de se faire racketter pour rien

  3. eusebe dit :

    La suite :

    après une étude comparative des listes de conseillers nationaux 2009 (la première) et 2013 (celle qui vient d’être mise en action) on constate plusieurs choses :

    – 22 conseillers actuels (soient près de la moitié, ils sont 46 en tout) font partie de l’équipe « historique ». Il y a, entre autres, quelques inamovibles comme Thierry Amouroux, Emmanuel Boularand, Chantal Levasseur et Grégory Vignier.
    – plus intéressant, on retrouve 7 membres du bureau de 2009 reconduits aujourd’hui, et ils sont 9 en tout (donc seulement 22,22 % du bureau a été changé). Les 7 maintenus à leur place sont : Didier Borniche, Olivier Drigny, Sonia Ferre, Christophe Roman, Karim Mameri, Marilyne Pecnard et Jean-Yves Garnier.

    Que ceux qui attendent du changement dans la structure ne se fasse aucune illusion, tout a été orchestré pour que rien n’évolue : on prend les mêmes et on continue !!

  4. eusebe dit :

    Et voici la suite :
    Au cours de la période faste de l’ordre, sachant que 92 % de la profession désirait un ordre, il n’aurait pas dû être compliqué de convaincre les 8 % restants, pour arriver à un budget annuel de près de 40 millions d’euros (75 euros par cotisants) ; alors donc, pourquoi tergiverser pour le bien de la profession, il n’y avait qu’à dépenser sans compter, d’autant que c’était l’argent des autres.

    Des sociétés ont été mises à contribution pour installer confortablement les 124 conseils ordinaux (dont le luxueux conseil national, rue Sainte-Anne, en plein centre de Paris) : il y a eu le cabinet Landwell Price Cooper, la société Andaxis (avec le logiciel Compiere), la société Solucom pour le câblage et l’assistance et certainement d’autres encore. La Bred a prêté en attendant que les cotisations rentrent : tout était merveilleux dans le meilleur monde ordinal possible, avec l’heureuse participation d’un bon nombre de dirigeants de ce jour.

    Mais que s’est-il donc passé ? Comment en est-on arrivé là ? C’est très simple et c’était parfaitement prévisible : on n’avait rien demandé aux infirmiers, il ne devaient donc rien et malgré la loi, créant obligation, il y a eu déficit important d’inscriptions et surtout de cotisations.

    La présidente de l’époque eut une phrase célèbre : « nous avons résisté, nous commençons à convaincre ») : mal vu ! Des querelles (c’est un euphémisme) internes l’ont poussé vers la sortie en juillet 2011.

    Le sauveur est alors arrivé, et il est encore en action…

    A suivre…

  5. syndicat RESILIENCE dit :

    RESILIENCE fait appel à la solidarité infirmière contre l’ordre infirmier !

    en cette fin d’année 2013, l’ordre infirmier continue de multiplier les actes et les procédures, par voie d’huissier ou devant les tribunaux, pour essayer de nous faire taire (excédés de notre efficacité commune à les empêcher d’ordiner en rond) … bien évidemment, nous ne pouvons pas faire face, seuls contre la banque …de l’ordre qui continue, elle aussi, à le soutenir abusivement car comme l’oni, nous n’avons pas 13 millions d’euros de découvert autorisé à utiliser comme bon nous semble …
    même si nous réduisons nos frais, même si nous sommes bénévoles, l’ordre lui dépense en moyenne 5 000 euros par procédure, tout en essayant de gagner du temps, ce qu’il fait de mieux, à défaut d’être utile à la profession …
    de même, l’ordre infirmier continue de payer certains de ses directeurs à hauteur de 7000 euros brut (avec des horaires de bureau) quand une IDE plafonne à 2000 nets au bout de 20 ans !!!
    alors, à celles et ceux qui n’ont pas envie de payer une cotisation pour devoir travailler, à celles et ceux qui n’ont pas envie d’être étouffé professionnellement par un ordre qui serait omniprésent si nous le laissions faire, à celles et ceux qui n’ont pas envie de voir l’ordre infirmier continuer à vendre les blouses blanches aux banques, aux assureurs et autres requins, nous demandons d’envoyer un chèque de 10 euros pour nous aider à vous défendre contre cette s….. que nous n’avons jamais demandé !

    le montant total de vos dons et autres cotisations feront l’objet d’un reçu fiscal vous permettant de déduire 66% des sommes versées …

    RESILIENCE – 20 rue de Molsheim – 67000 Strasbourg.

  6. syndicat RESILIENCE dit :

    communiqué du 17 décembre 2013 :

    and the winner is la banque

    comme suite au simulacre d élection et de reconduction du bureau national de l oni, dans sa presque totalité, ce 17 décembre 2013.

    RESILIENCE constate que malgré les 140 000 adhérents revendiqués par l oni, 6 postes de titulaires sur les 35 postes encore vacants (titulaires et suppléants), n ont trouvé preneur au conseil national.

    RESILIENCE constate que les sièges non pourvus au niveau national ne sont que le reflet des situations existantes aux niveaux départemental et régional où les très nombreuses démissions, depuis 2008 et les postes non pourvus dès 2008, font état d un manque d intérêt plus que patent des infirmières et des infirmiers pour un ordre qui persiste à vouloir s imposer malgré le refus permanent de plus de 80% de la profession.

    RESILIENCE constate que le candidat de la banque, soutien abusif de l ordre infirmier, est arrivé en tête d une compétition jouée d avance, banque qui se voit confortée à la présidence exécutive de l oni afin de voir son plan d investissement de 2011, validé par le Tribunal de Commerce de Paris, continuer à s exécuter sur les 6 années restantes pour rembourser les dettes de l ordre infirmier à hauteur de 1 500 000 euros à l année.

    RESILIENCE demande donc aux pouvoirs publics de prendre acte des décisions de Justice de Nanterre et de Chambéry, et, de la grande majorité des infirmières du refus définitif de cet ordre inique qui ne parvient à s imposer que sous la menace, les pressions et les procédures à l encontre des opposants, malgré un turn over infirmier très important.

    RESILIENCE – 20 rue de Molsheim – 67000 Strasbourg.

  7. eusebe dit :

    Le sujet étant les élections ordinales revenons-y :

    La dernière partie de ces élections s’achevant, les deux premières parties vont donc pouvoir avoir lieu : bien sûr, cela n’est pas très logique, mais nous sommes dans l’espace-temps ordinal…

    Quelques commentaires, si on veut, à propos de cette première partie : on constate que ce sont quasiment les mêmes, et aussi que tous les postes n’ont pas pris preneurs (6 titulaires et 35 suppléants) ; peu importe, les historiques sont là, ceux qui ont vu l’argent filer avant même d’être entré, ceux qui ont connu la société Ernst and Young, qui avait été contactée pour conseiller et qui avait préconisé, en 2009, une cotisation à 83 € pour tous, ceux qui ont connu la société Tessi qui avait en charge de récupérer, toujours en 2009, les dossiers d’inscriptions et les chèques des infirmiers ; ce sont aussi ceux-là qui avaient planché sur le projet de code de déontologie ; et enfin ce sont ceux qui ont œuvré sous l’ère Le Bœuf, elle qui a démissionné en 2011, usée prématurément. Nous sommes donc en présence de gens très affutés dans les affaires ordinales et qui suivront la feuille de route de la banque prêteuse qui, sans philanthropie, veut récupérer son argent.

    Les perspectives sont claires et les actions tout autant : inscrire, récupérer de la thune et faire taire les opposants tout en faisant semblant d’être crédibles auprès des indécis ; il n’y aura donc pas de surprise, ce seront menaces et répression. Et les missions et publications me direz-vous ? Ce sera pareil que jusqu’à maintenant, pas grand-chose, voire rien.

    En avril et juin prochain, se dérouleront respectivement les élections départementales et régionales : quand on voit qu’au niveau national, ils n’ont pas réussi à faire le plein de conseillers, il y a fort à parier que ce ne sera pas l’engouement pour la suite, et cela d’autant qu’il a été enlevé aux futurs conseillers régionaux la possibilité de choisir les nationaux, vu que cela vient de se faire (les élections à l’envers).

    Une nouveauté, en cette fin d’année, la demande de 3 cotisations en une seule fois pour les retardataires (2012, 2013 et 2014), ce qui ferait d’une pierre deux coups, à savoir une rentrée significative d’argent frais ainsi que des candidats potentiels (3 ans d’inscription et à jour de cotisation) : je ne suis pas certain, toutefois, que ces payeurs réticents soient bien enclins à devenir conseillers.

    Pour les opposants, la lutte continue !!

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