NB3NP : de plus en plus d’adhérents mais un certain découragement

Les infirmières des "Ni Bonnes Ni Nonnes Ni Pigeonnes se sentent boycottées par les autres syndicats – à l’exception de la CNI  avec qui elles ont fait équipe commune pour une rencontre au ministère -, et un certain découragement se fait sentir. Parallèlement le mouvement attire toujours de nouveaux amis sur Facebook et de nouveaux adhérents

Manifestation des "Ni bonnes Ni nonnes Ni pigeonnes le 7 janvier 2013 à Paris - TD

« Nous sommes un peu découragées. Cela fait un an que nous sommes présentes, un peu moins, sous la forme d’une association. Mais rien ne bouge. Pourquoi ne pouvons nous-pas nous unir pour établir un vrai rapport de force ? », s’interroge Alexandra Saulneron, présidente et vice-présidente du collectif Ni Bonnes, Ni Nonnes, Ni Pigeonnes,(NB3NP).

Les NB3NP dont le nombre d’amis sur facebook explose (36 700 actuellement) et dont l’association prend de l’ampleur (plus de 300 membres) se sentent « boycottées » par les autres associations et syndicats. En quelque sorte, le mauvais petit pigeon de la basse-cour associative et syndicale.

« Nous avons écrit plusieurs fois à tous les syndicats. Nous n’avons aucune réponse », répète Alexandra Saulneron qui ne recherche cependant pas à intégrer NB3NP dans le sérail syndical mais à participer à « une nécessaire union », à un front commun des soignants.

Le mouvement n’a notamment pas apprécié d’être tenu à l’écart de « la déclaration commune pour le respect de la filière infirmière », signée par plusieurs organisations dont la CNI, le SNIA (infirmières anesthésistes), l’ ANPDE (puéricultrices), UNAIBODE (infirmières de bloc opératoire), à la veille de l’ouverture du salon infirmier.

Ces derniers soulignent la dégradation des conditions d’exercices des infirmières et regrettent que « l’inscription de la filière infirmière dans le processus LMD (licence-master-doctorat) semble en arrêt au milieu du gué ».

Pour l’instant, les NB3NP sont donc reléguées à une fonction d’aiguillon au sein du mouvement revendicatif qui « est trop consensuel », estime Alexandra Saulneron. A la suite des différentes manifestations, organisées notamment en mars et mai derniers, elles prévoient un rassemblement sur le parvis de la Défense le mardi 26 novembre prochain, à l’occasion de la journée de l’aide-soignante.

Nouvelles compétences pour les Aides-Soignantes et les infirmières ?

Certes le mouvement a été reçu le mardi 15 octobre au Ministère des Affaires sociales et de la Santé, en compagnie de la CNI (Coordination nationale infirmière), par Eve Parier, conseillère en charge des relations avec les professionnels hospitaliers et Michèle Lenoir-Salfati, adjointe au sous-directeur des ressources humaines du système de santé.

« C'est la seconde rencontre de ce type », notent les NB3NP mais « rien de concret, pour l'instant n'est ressorti de cet entretien. Sur les problématiques abordées comme le  LMD, la réingénierie des diplômes, les chantier concernant la reconnaissance des aide-soignantes et d’éventuelles nouvelles compétences infirmières, les représentantes du ministère sont restées floues », indique Alexandra Saulneron.

« Il ne faut pas qu’il y ait de nouveaux transferts de compétence au niveau local, d’un hôpital, mais de nouvelles compétences reconnus au travers de masters et d’une valorisation salariale. Les premières infirmières qui sortent des masters en sciences infirmières ne trouvent pas de postes adéquats car il n’y a pas au de création de postes en lien avec ces formations », indique la présidente des NB3NP. Un constat également établi par l’actuel ministère qui met cette lacune sur le compte de l’ancien ministère de Roselyne Bachelot.

Marisol Touraine est toujours dans l'attente du rapport IGAS/IGAENR sur le dispositif LMD des professions paramédicales, Seuls points positifs : le budget des Contrats locaux d'amélioration des conditions de travail devrait augmenter et le ministère a mis en place un groupe de travail sur les compétences des aides-soignantes et la réingénierie de leurs études.

Parmi les sujets qui seront abordés : le travail en binôme aide-soignante/infirmière libérale, une plus grande autonomie sur certains soins dans le cadre de la prise en charge de l'aide à la personne, notamment du sujet âgé.

« Des annonces devraient intervenir dans quelques mois mais les contours en sont toujours très flous », souligne Alexandra Saulneron.

Claire Dubois