Allaitement : des règles trop rigides sont plus néfastes qu’utiles

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Pour la réussite de l'allaitement au sein, des règles trop rigides sont plus néfastes qu'utiles, souligne la  revue médicale mensuelle française Prescrire dans sa dernière édition.

Allaitement : des règles trop rigides sont plus néfastes qu'utilesDonner le sein "à la demande facilite la poursuite de l'allaitement", diminue le recours à des compléments artificiels, et réduit le risque de douleur des mamelons ou d'engorgement des seins, indique la revue dans une fiche-info destinée aux patientes.

Il n'y a "pas de raison médicale d'imposer un rythme particulier ou des horaires fixes à l'allaitement : plusieurs études ont montré que cela a plus d'inconvénients que d'avantages".

Prescrire ajoute qu'"il existe de grandes variations d'un nourrisson à l'autre". "Par exemple, à l'âge d'un mois, on a pu observer entre cinq et onze tétées par jour, pour une durée totale allant de 1h15 à 6h45. Et le nombre de tétées par nuit peut varier de un à cinq".

Sauf exceptions, mieux vaut commencer dès la naissance et poursuivre l'allaitement jusqu'à l'âge de six mois, plutôt que de recourir aux biberons de lait artificiel.

Il n'y a pas de raisons médicales non plus de conseiller de donner un seul sein à chaque tétée, ou au contraire, de donner forcément les deux seins.

Pour éviter les engorgements, il est préférable de vider entièrement le sein : pour cela, attendre que le bébé arrête de téter de lui-même le premier sein avant de lui proposer le second.

Des astuces pour augmenter sa production de lait parfois dangereuses

Certaines mères craignent de ne pas avoir assez de lait. Les astuces parfois proposées pour avoir plus de lait sont "souvent inutiles, inefficaces ou dangereuses".

Ainsi, "prendre de la dompéridone augmente parfois la production de lait (comme avec tous les neuroleptiques)". Mais ce médicament "passe dans le lait maternel, et fait courir au nourrisson des risques cardiaques", rappelle Prescrire. Le Motilium ou dompéridone fait partie des prétendues solutions pour réussir son allaitement que s'échangent sur le web de jeunes mères.

L'agence du médicament a d'ailleurs adressé l'an dernier une mise en garde contre cette mode dangereuse : "si un médecin vous prescrit un médicament pour allaiter, c'est très dangereux et suspect", avait également averti le Pr Dominique Maraninchi, patron de l'agence sanitaire.

La bière a, elle aussi, la réputation d'augmenter la production de lait. Mais comme "l'alcool passe dans le lait : mieux vaut éviter d'en consommer pour ne pas en faire boire au bébé...", ajoute la revue.

Rédaction ActuSoins, avec AFP

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Réactions

7 réponses pour “Allaitement : des règles trop rigides sont plus néfastes qu’utiles”

  1. Ann'so dit :

    j’ai allaitté pendant 6 mois tout en ayant repris le boulot, je n’ai écouté que mon fils et ça était un pur bonheur…

  2. Sophie dit :

    faire confiance dans la nature être à l ‘ écoute des besoins de l ‘ enfant et les respecter … quelle drôle d idée … la fin du dressage ??? ….

  3. Anonyme dit :

    sinon, on parle du motilium dans l’article mais j’attends de savoir dans combien de temps on parlera des effets du parlodel/bromokin pour couper les montées de lait.

  4. Anonyme dit :

    Il y a du boulot à faire sur l’allaitement. Pourtant moi je suis aller dans une maternité réputée pour le soutien à l’allaitement. On m’a fait tirer mon lait pour voir ce que j’avais dans les seins alors que l’on sait que c’est bidon. On m’a fait réveiller mon fils pour le faire téter à heure fixe. On m’a pris la tête parce que mon bébé perdait du poids alors qu’en fait c’est normal et qu’il n’avait pas perdu 10% de son poids. Je me suis rebellée et on m’a ensuite foutu une paix royal. 9 mois d’allaitement pour le grand, 7 pour le petit… Alors qu’on m’avait dit que je n’avais pas assez de lait.

    • butch56 dit :

      Tout à fait d’accord avec vous ! Il faut un caractère bien trempé pour résister à toutes ces injonctions sans fondement ! Je pense que si je n’avais pas été IDE, je n’aurais pas osé remettre en cause les « connaissances » de ces « spécialistes » ! Pour ma part, j’ai allaité mes deux garçons, gloutons l’un comme l’autre et qui têtaient à leur rythme. Après tout, mon congé mat’ était fait pour que je m’occupe de mes enfants ! Juste le regret d’avoir du reprendre le boulot au bout de 3 mois et de devoir à chaque fois les sevrer.

  5. Celine dit :

    Infirmière en pédiatrie et maman allaitante, c’est courant de voir les jeunes mamans prendre de la dompéridone pour booster leur lactation alors que leur bébé est hospitalisé et que seul le tire-lait stimule leur lactation… les pédiatres sont catégoriques, il n’y a pas de danger pour le nourrisson car c’est un médicament qui leur sont souvent administré en cas de régurgitation (surtout en néonat)…
    Je suis également étonnée que ce médicament soit classer dans la catégorie des neuroleptiques alors qu’il ne traverse quasiment pas la barrière hémato-céphallique, alors comment peut-il agir sur le cerveau ??
    Toutefois, oublier une dose est catastrophique pour ces mamans car la chute de lactation est immédiate, le sevrage est long, lent et très progressif.

    Je voulais aussi ajouter, qu’il n’y a pas que de la bière avec alcool sur le marché pour celles à qui le houblon réussi bien pour augmenter la sécrétion lactée, il en existe aussi sans alcool…

    Dommage que ce soit un peu tronqué au niveau des données !!! Mais je suis d’accord sur le fait que l’allaitement doit être fait avec le minimum de contraintes pour que ce soit un succès !!! 😉

    • maeva dit :

      Je suis tout à fait d’accord avec toi!! Je suis puer dans une maternité, et du coup l’allaitement c’est un peu mon quotidien… notre consultante en lactation continue à prescrire du motilium et ça marche du tonnerre… donc bon…

      Pour ce qui est du reste de l’article, d’accord qu’il faut écouter le bébé, quand il est né à terme, eutrophe, et n’a pas de problème de santé type ictère ou autres… Parfois stimuler un bébé les premiers jours peut permettre de mettre en place la lactation de façon plus aisée mais ça reste du cas par cas, il ne faut pas faire de généralités… aujourd’hui on se pose aussi beaucoup trop de questions sur l’allaitement, et je me rends compte dans ma pratique quotidienne que les mamans issues de certains pays ont moins de soucis car elles ont souvent été élevées dans l’idée que l’allaitement est la manière la plus naturelle de nourrir son bébé, les mamans qui ont une petite déficience mentale y arrivent aussi souvent assez bien car elles ne se posent pas mille questions et sont centrées sur leur bébé… j’ai 1000 exemples comme ça…

      Alors l’allaitement maternel est le choix de chacune, mais pour celles qui ont fait le choix de cette aventure, ayez confiance en vous et votre bébé et tout ira pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles…

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