Aspartame : nouvelles remises en cause

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Des médecins, scientifiques et politiques ont accusé mercredi les autorités sanitaires européennes d'avoir fixé la dose journalière admissible (DJA) d'aspartame, un édulcorant de synthèse pour l'alimentation, sans disposer des études scientifiques sur le sujet.

Aspartame : nouvelles remises en causeIl s'agit d'un "nouveau dysfonctionnement du système de sécurité sanitaire" après le Mediator, a estimé le Réseau environnement santé (RES), une association regroupant notamment des médecins et des scientifiques, mercredi au cours d'une conférence de presse à Paris.

L'aspartame est un édulcorant de synthèse qui se retrouve dans plus de 6.000 produits, consommés par quelque 200 millions de personnes. La DJA est fixée en Europe à 40 mg/kg de poids corporel.

Depuis plusieurs mois, le Réseau environnement-santé (RES) demande que l'on tienne compte de nouvelles études faisant apparaître des risques, notamment pour la femme enceinte, et que l'on baisse drastiquement la DJA. Mais la méthodologie de ces études est contestée par les agences sanitaires française et européenne.

L'Efsa, l'agence sanitaire européenne de l'alimentation, qui fixe les normes pour l'Europe, a admis, dans un courrier à des responsables du RES, ne pas disposer des études ayant servi à déterminer l'actuelle DJA de l'édulcorant, a souligné le réseau.

Selon lui, pour fixer la DJA, l'Efsa s'est basée sur la décision de l'administration américaine pour l'alimentation (FDA), reposant elle-même sur des études qui n'auraient pas été faites "selon les règles". "Les agences de sécurité sanitaire ne remplissent pas leur mission", a estimé André Cicolella, président du RES.

Le député PS Gérard Bapt, rapporteur de la mission Santé à la commission des Finances, a indiqué qu'il allait "opérer un contrôle" sur la façon dont l'Afssa (agence de sécurité sanitaire de l'alimentation, devenue l'Anses) a donné son accord pour une DJA "sur la base d'un avis européen non documenté".

Des médecins et sage-femmes viennent de lancer un appel à "déconseiller aux femmes enceintes de consommer quotidiennement des édulcorants intenses pendant la grossesse", estimant que leur innocuité "n'est pas suffisamment établie".

L'élue européenne Corinne Lepage a, elle, obtenu, dans le cadre d'une proposition de loi européenne, un amendement prévoyant la mention "contient de l'aspartame" sur l'étiquetage des produits concernés.

L'association internationale des producteurs d'édulcorant (Isa) s'est insurgée dans un communiqué contre l'amendement envisagé à Bruxelles, "sans justification scientifique", qui "peut avoir un impact sur la confiance du public".

AFP

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