La thérapie cellulaire contre l’infarctus du myocarde

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Une thérapie cellulaire, consistant à injecter au patient ses propres cellules de moelle osseuse, a eu un effet bénéfique sur le muscle du coeur, 3 mois après un infarctus, selon une étude française publiée vendredi dans la revue spécialisée européenne, The European Heart Journal.

 

Angioplastie coronaire: Dilatation et mise en place d'un stent

 

Mené entre 2005 et 2009, l'essai Bonami ( BONe marrow in Acute MI) a porté sur 101 patients de moins de 75 ans, hospitalisés pour un premier infarctus du myocarde grave, avec fraction d'éjection inférieure à 45%.

Tous les patients ont été traités par angioplastie et bénéficie d'une dilatation et d'une pose de stent. En sus la moitié d'entre eux a reçu une injection de ses propres cellules de moelle, prélevées sous anesthésie locale sur la crête iliaque, à J9 de l'infarctus. Les cellules ont été concentrées puis réinjectées directement voie percutanée en intra coronaire.

Cette thérapie "a eu un effet bénéfique sur le muscle cardiaque, 3 mois après l'infarctus". Le muscle cardiaque des patients traités a mieux récupéré : une forme de régénération a été observée dans la zone du tissu cardiaque nécrosé. "Les cellules injectées ont probablement favorisé un phénomène naturel de réparation du coeur, et qui se trouve dépassé après un infarctus important", explique le Pr Lemarchand.

L'étude a permis d'identifier le profil des malades chez lesquels cette thérapie a plus de chances de réussite : à savoir des non fumeurs et des patients chez lesquels on ne décèle pas d'obstruction à l'imagerie IRM.

Un essai clinique européen sur 1 500 patients non-fumeurs, dont le montage financier est en cours, permettra de confirmer l'intérêt de ce traitement, dit-elle. L'étude a bénéficié de financements du , de la Fondation de France et de l'AFM grâce aux dons du Téléthon.

Parallèlement à cette stratégie destinée à limiter les séquelles d'infarctus, une autre stratégie, développée par l'équipe du Pr Lemarchand en collaboration avec le Pr Jérome Roncalli (CHU de Toulouse), est actuellement en cours d'évaluation dans un petit groupe de patients (essai Mesami) au stade d'insuffisance cardiaque chronique très évoluée.

Il s'agit de leur injecter certaines de leurs propres cellules de moelle, des cellules souches appelées "cellules souches mésenchymateuses" et ceci en ciblant directement les zones malades du muscle cardiaque afin d'améliorer les performances fonctionnelles cardiaques.

Rédaction ActuSoins, avec AP

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