« Infirmière » ou « Infirmier » ? Le débat est lancé !

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"Infirmière" ou "Infirmier" ? Le débat est lancé !

Lors des réunions de rédaction, nous avons un sujet de réflexion et d’interrogation qui revient régulièrement dans les conversations.

Car ici, avant d’entamer ou de titrer un papier, les journalistes se sont tous, un jour ou l’autre, posé la question suivante : « dois-je employer le masculin ou le féminin quand mon sujet porte sur les infirmiers et les infirmières d’une manière générale ? ».

Il faut dire que la part de femmes dans la profession représente plus de 80% de ses effectifs, et qu’il paraît ainsi logique que le féminin l’emporte, même si la langue française ne prévoit pas cela dans ses règles de grammaire élémentaires.

Il n’empêche que d’utiliser systématiquement le terme « infirmière » pose la question légitime du sexisme.

Il n’empêche aussi, que, dans une société qui prône la parité, il semblerait juste de vouloir masculiniser davantage le métier. Ainsi, il faudrait non seulement accepter et encourager les hommes qui l’intègrent mais aussi les cibler en les associant systématiquement aux écrits.

Certains diront même que l’emploi du masculin « crédibilise » et favorise la sortie du cliché encore très - trop - présent de l’infirmière héroïne, sainte, dévouée et parfois un peu potiche…

D’autres s’en offusquent et affirment le contraire. Pour une fois que la problématique est inversée, pourquoi les femmes ne profiteraient-elles pas de cette mise en lumière ? Et pourquoi ne contribuerait-on pas, nous, journalistes spécialistes de la vie professionnelle des soignants, à faire changer les mentalités en relatant toujours positivement et très professionnellement l’actualité des  « Infirmières », pour valoriser les femmes et l’égalité? Une sorte de discrimination positive en quelque sorte…

Alors, on n’arrive pas à trancher. Certains et certaines journalistes choisissent d’alterner les genres, histoire de ne pas trop se faire remarquer. D’autres, utilisent systématiquement les deux, consécutivement, comme dans ce papier. D’autres encore choisissent l’écriture inclusive, pour ne pas les différencier, même si le style rédactionnel en est parfois entaché. Enfin, d’autres choisissent la facilité des accronymes : IDE, IDEL, IADE, IBODE, ESI, AS… alors-même que la question de l’accord du participe passé qui suivra relèvera du casse-tête.

A défaut d’unanimité et alors même qu’il faudrait décider d’un positionnement stratégique sur la question afin d’uniformiser nos écrits, nous n’avons pas pris de décision. Nous allons donc très certainement poursuivre cette alternance et ce mélange de genres. Mais nous gardons en tête cette interrogation légitime autour de la représentation.

Sortir les infirmiers et les infirmières des clichés en utilisant les termes appropriés, les valoriser en présentant au mieux ce métier, les mettre en lumière en présentant des parcours et des initiatives variées, être au plus près de la réalité en se rendant sur le terrain pour des reportages et des échanges constructifs : voici un fil rouge qu’ActuSoins a vraiment à cœur de perpétuer depuis sa création, il y a neuf ans maintenant.

Alors, le débat est (re)lancé :  Infirmière ou Infirmier ? A vous d’en parler…

Malika Surbled,

rédactrice en chef adjointe, ActuSoins.com

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