La présence d’une infirmière 24h/24 en Ehpad est liée à une probabilité plus faible de décéder à l’hôpital

La présence d'une infirmière 24 heures sur 24 dans les Ehpad serait liée à une plus faible probabilité de décéder à l'hôpital, selon une étude de la Drees (Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques). 

La présence d'une infirmière 24h/24 en Ehpad est liée à une probabilité plus faible de décéder à l'hôpitalLa Dress rappelle que les Ehpad sont de plus en plus confrontés à l'accompagnement de la fin de vie avec 148 000 résidents en hébergement permanent décédés en 2015 contre 124 500 en 2011. Cela représente un quart des décès annuels en France et cette proportion monte à 35% parmi les personnes de 75 ans ou plus. 

Les résidents décèdent à 89 ans en moyenne, après une durée de séjour moyenne de 3 ans et 4 mois. Les sorties définitives d'Ehpad sont dues à 82 % au décès du résident. Dans les trois-quarts des cas, ces décès surviennent dans l'Ehpad même. 

A caractéristiques du résident identiques, la probabilité de décéder dans l'Ehpad plutôt qu'à l'hôpital est plus forte dans les établissements dont le niveau de dépendance moyen est plus élevé, dans les établissements disposant d'une pharmacie à usage intérieur (PUI), et dans les établissements assurant la présence d'une infirmière 24 heures sur 24. 

A l'inverse, les établissements qui déclarent avoir des difficultés de recrutement et ceux dans lesquels la proportion de bénéficiaires de l'aide sociale à l'hébergement (ASH) est la plus élevée connaissent un taux de décès à l'hôpital plus important. 

Les établissements qui déclarent avoir parfois refusé l'admission de personnes âgées nécessitant une charge de soins importante sont, sans surprise, également dans ce cas. 

L'existence de convention avec une équipe mobile ou un réseau de soins palliatifs, d'une convention avec une équipe soignante d'hospitalisation à domicile (HAD), d'un volet de soins palliatifs dans le projet d'établissement ou encore de chambres spécifiques pour la fin de vie ne semble pas statistiquement liée à la probabilité de décéder dans l'établissement plutôt qu'à l'hôpital.

La modalité "sans objet" fait exception. Celle-ci signifie que l'Ehpad est rattaché à une structure sanitaire. Cette modalité est liée à une plus faible probabilité de mourir à l'hôpital si l'on ne prend en compte que les sorties définitives pour décès ayant eu lieu lors d'une hospitalisation, mais ce n'est plus le cas si l'on inclut les sorties pour hospitalisation en soins de longue durée (SLD) ou de court séjour (médecine, chirurgie). 

Les Ehpad publics hospitaliers rattachés à une structure sanitaire semblent ainsi avoir davantage recours à un transfert définitif des patients dont l'état de santé se dégrade vers d'autres unités de la structure (SLD ou MCO), plutôt qu'à une hospitalisation temporaire dans l'attente d'un retour ou du décès du résident. 

Les conditions de décès des résidents en Ehpad posent ainsi la question du degré de médicalisation souhaitable des établissements. Plus globalement, elles interrogent la nature du lieu à la fois nouveau "chez soi" et lieu de soins.

Pour les pathologies relevant d'une potentielle prise en charge palliative, les dispositifs spécifiques à la fin de vie se renforcent toutefois, dans toutes les catégories d'Ehpad. 

Rédaction ActuSoins (Avec Drees)

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