Un coût de la rentrée toujours très élevé pour les étudiants en soins infirmiers

Rentrée en IFSI : 5215,34 euros par étudiant infirmier. C'est ce qui ressort du calcul réalisé par la Fnesi (Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers), qui publie, comme chaque année avec la Fage (Fédération des associations générales étudiantes) une évaluation du coût de la rentrée dans les IFSI. 

Cette somme prend en compte, pour un étudiant primo-entrant en licence, sans double inscription, non boursier et dé-cohabitant (ne vivant plus au domicile familial) : les frais fixes de la vie courante (loyer et charges locatives, alimentation, loisirs, transports...) et les frais spécifiques à la rentrée (incluant entre autres concours, préparation aux concours).

Entre prépas et concours : un coût d'accès à la formation très élevé

C'est ainsi qu'en moyenne, en 2018, un étudiant peut dépenser  pour son accès à la formation, 2186 euros en frais de prépas, et 541 euros en frais de concours. A cela s'ajoutent les tenues professionnelles (84,82 euros en moyenne pour 4 tenues), les livres (68,34 euros), le matériel pédagogique spécifique (ciseaux, pinces, chaussures. : 55,43 euros), et les frais complémentaires (38,35 euros) des frais d'inscription dans un IFSI public. La note est salée. 

Dans le privé, les frais complémentaires peuvent s'élever jusqu'à 2000 euros , ce qui élève la moyenne du coût global de la rentée  à 6767,64 euros, frais fixes de la vie courante inclus. 

Suppression du concours infirmier : un pas vers la fin de la sélection sociale

"Nous dénonçons depuis la création de notre structure la sélection sociale que constituait le système de concours pour l'entrée en IFSI", explique la Fnesi dans un communiqué. 

Les chiffres parlent d'eux-mêmes : un étudiant, entrant dans un institut, pouvait débourser entre 325,11 euros (lorsqu'il n'avait pas suivi de classe préparant au concours et s'inscrivait sur trois concours) et 2727,85 euros (lorsqu'il s'était inscrit en classe prépa et s'inscrivait pour cinq concours). 

Avec la suppression du concours d'entrée en IFSI, "des milliers d'étudiant.e.s et de familles devraient être préservées.e.s de telles dépenses", se félicite la Fnesi. Mais, "malheureusement", souligne la fédération, "pour la rentrée à venir, nous savons que beaucoup d'étudiant.e.s se sont inscrit.e.s dans des classes préparatoires avant l'annonce officielle de la réforme. Nous agissons pour que ces élèves ou étudiant.e.s ne soient pas oublié.e.s lors de la session Parcoursup' en janvier prochain". 

Autre point de mécontentement de la Fnesi : la suppression des frais de concours en 2019, semble ouvrir la voie à d'autres frais, jusqu'à présent inexistants. "Des étudiant.e.s sont venu.e.s à notre rencontre témoignant d'une augmentation des frais complémentaires, sans plus value, ni explications de ces dépenses, si ce n'est pour compenser un 'manque à venir' en référence à la fin du concours. Nous n'acceptons pas que les IFSI publics imposent des frais de scolarité supérieurs à ceux de l'enseignement supérieur. Tous frais nécessaires à l'enseignement et à la formation des étudiant.e.s doit pouvoir être pris en charge par les Régions qui sont garantes des formations sanitaires et sociales depuis la loi de décentralisation de 2004 comme l'énonce le texte Article L.4383-5". 

Pour une prise en charge des tenues professionnelles et un accès simplifié aux services étudiants

La Fnesi demande aussi que les étudiants n'aient pas à financer le matériel pédagogique (ciseaux, pinces...) et leurs tenues professionnelles, faisant partie du matériel "nécessaire au bon suivi de la formation". Ces frais s'élèvent à 140,25 euros en moyenne par étudiant (dont 84,82 euros pour quatre tenues professionnelles et 47,85 euros pour des chaussures Normes EN-ISO-20347). 

"Ce poste de dépense est important et se fait ressentir dans le budget des étudiant.e.s. L'institut demande soit d'acheter, soit de louer les tenues de stage. Pour autant l'IFSI est responsable des normes d'asepsie et d'hygiène qui prévalent dans l'environnement hospitalier. Les ESI ne peuvent en aucune façon assurer un entretien normalisé de ces tenues qui doivent être soumises à des températures et produits spécifiques", explique la Fnesi, qui demande à ce que les IFSI se portent aussi garants de l'entretien des tenues des étudiants. 

Par ailleurs, la Fnesi demande que des conventions entre le Crous, l'université et des entreprises locales (par exemple, une bibliothèque municipale) soient instaurées au niveau des communautés locales pour que les ESI puissent bénéficier des mêmes aides et conditions de vie que les autres étudiants. "La formation en soins infirmiers est l'une des formations, si ce n'est la formation, la plus représentée sur le territoire. Avec plus de 330 IFSI répartis partout en France, une majorité des étudiant.e.s se retrouvent à étudier sur des sites délocalisés, loin des grandes villes et des campus universitaires sur lesquels se trouvent de nombreux services étudiants(...). Souvent laissés en marge et oubliés, ces étudiant.e.s rencontrent pourtant les mêmes problématiques financières que les autres avec notamment une difficulté d'accès aux soins, à la culture et aux loisirs". 

Les autres revendications portent sur les bourses d'études, l'intégration universitaire, mais aussi sur les frais kilométriques liés aux stages professionnels, qui peuvent, prendre plus de 6 mois à être remboursés, alors que ces frais de transport atteignent "des sommes parfois très élevées", sur les indemnités de stage, qui devraient être, selon la Fnesi "versées en amont des stages" en raison des facteurs de précarité des étudiants ou encore sur l'alimentation sur les lieux de stage. La Fnesi souhaiterait ainsi que des menus étudiants soient proposés dans les cafétérias au même prix que dans les restaurants universitaires. 

M.S

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