L’association SPS lance un projet pour venir en aide aux professionnels de santé « des territoires oubliés »

Pour accompagner et soutenir les professionnels de santé exerçant dans les territoires « oubliés », l’association SPS se lance dans une nouvelle mission : « Le care des territoires ». À travers cette mission, SPS vise à améliorer la qualité de vie des professionnels de santé empêchés dans leur exercice, à optimiser leur activité et la prise en charge des patients, en apportant de l’acte, de l’avis médical, de l’expertise et de la surveillance et en premier lieu dans les zones rurales dites « déserts médicaux », zones qui en ont le plus besoin.

L'association SPS lance un projet pour venir en aide aux professionnels de santé "des territoires oubliés"Le projet : "Le Care des territoires ruraux oubliés"

Dans une étude réalisée en novembre 2017 (étude Stéthos pour SPS), 39% des professionnels de santé en milieu rural déclarent avoir présenté des idées suicidaires du fait de leur travail au cours de leur carrière. L'an prochain, il est probable que les chiffres atteignent 1 soignant sur 2. 

"Un professionnel de santé en souffrance, ce sont des patients moins bien pris en charge, avec des délais plus longs et une moindre qualité des soins. Ce phénomène est encore plus marqué dans les déserts médicaux", explique l'association SPS dans un communiqué. 

Les causes sont connues : isolement, surcharge de travail, environnement rural parfois difficile, désorganisation générale..."Il s'agit là d'un véritable problème de santé publique qui n'a que trop duré", poursuit SPS. 

Sur la base de ce constat, l'association formule la volonté de participer à la résolution des problèmes de santé des territoires ruraux oubliés en France, à travers l'aide et les actions qu'elle compte apporter aux soignants, "pour une meilleure prise en charge des patients". 

"Participer à la réduction des déserts médicaux, c'est apporter des solutions à la population, améliorer leur recours aux soins, et donc soulager les professionnels de santé dans leur exercice au quotidien". 

Un nouveau modèle de coopération et de coordination

Pour résoudre les difficultés rencontrées par ces professionnels de santé dits "empêchés" dans leur exercice, les accompagner et les soutenir dans l'amélioration de leur qualité de vie au travail, l'association SPS propose sa solution : "Le Care des territoires ruraux oubliés", avec l'accompagnement du CATEL, référent national et centre d'expertise en e-santé. 

Il s'agit d'un nouveau modèle de coopération et de coordination intégrant un partage du travail optimal, qui permettra d'apporter, dans ces territoires ruraux oubliés, les actes et avis médicaux physiques et virtuels ainsi que les experts attendus depuis 10 ans. "Grâce à la e-santé et l'intelligence artificielle -les deux nouvelles venues du monde de la santé - il sera possible de passer rapidement aux actes". 

Le principe consiste à doter les professionnels de santé d'outils modernes d'analyse et de décision en intelligence artificielle, leur permettant de recueillir la problématique de chaque patient, et d'en transmettre les éléments à un médecin coordinateur distant dans le cadre de la télémédecine. 

L'objectif est d'améliorer l'attractivité du territoire pour de nouveaux soignants, de réorganiser l'offre territoriale de soins, de rendre le nouveau système plus simple et plus lisible, d'apporter de nouvelles techniques d'e-santé et d'intelligence artificielle, de faire réapparaître des médecins consultant physiquement aux côtés de consoeurs et confrères locaux ou aux côtés des infirmières de pratique avancée, via le partage des compétences, de s'occuper au mieux des pathologies lourdes, et de diminuer les déplacements, avis d'experts et hospitalisations inutiles. 

Les cibles du projet : une communauté des 50 territoires ruraux "oubliés" 

"La mise en oeuvre de la nouvelle mission SPS passe par la constitution d'une communauté de 50 territoires ruraux oubliés. C'est à ce prix que la légitimité de la démarche initiées par SPS sera respectée", explique l'association. 

Ces 50 territoires recrutés (5 par région) devront accepter de financer une partie du projet et d'inscrire - par territoire - un nombre déterminé de patients lourds et chroniques et/ou handicapés sur le réseau de surveillance. "Cette action des 50 territoires permettra de créer un fond financier suffisant pour motiver la créativité des 60 acteurs à l'origine de la plateforme, en cours de conception."

"Grâce à ce fond financier, les médecins coordinateurs de la plateforme, qui fonctionnera 24h/24 et 7j/7 pourront assurer le règlement des dossiers décompensés alimentés dans des conditions optimales". 

Plateforme nationale avec e-santé, intelligence artificielle, unités mobiles...

Ce projet s'appuie sur une plateforme unique pour tous les patients. "La plateforme filtre les données objectives (tension artérielle, poids, hémoglucotest, chute, mouvements...) et subjectives (plaintes des patients eux-mêmes ou des acteurs de terrain, aidants , auxiliaires de vie, ambulanciers, HAS, téléassistance, résidences services seniors...), les demandes connectées des professionnels. Elle les répartit en aïgues ou chroniques et les classe en trois catégories". 

L'idée est, en plus de la plateforme, de mettre en oeuvre des unités mobiles de médecins de toutes les spécialités nécessaires agissant seuls ou en interprofessionnalité (en équipes, dans des trains ou dans des bus..), de remettre en service des locaux non utilisés pour recevoir des patients, d'accompagner ces soignants en exercice mobile. 

La mobilité médicale est envisagée par période de 3 à 15 jours. Elle est basée sur la pluridisciplinarité (médecins, infirmiers, psychologues...) et vise les soins mais aussi la prévention (tabac, vaccination...) et l'éducation thérapeutique. 

Les acteurs pressentis pour cette mobilité sont : les jeunes étudiants en santé en service national pour la prévention; les remplaçants, les retraités et les médecins installés désireux de sortir de leurs cabinets, pour le soin. 

Rédaction ActuSoins

Les territoires oubliés en France

Les territoires « oubliés » en France Sont considérés comme déserts médicaux les espaces où le nombre de médecins pour 100 000 habitants est estimé faible. La moyenne française est d’environ 300 médecins en activité pour 100 000 habitants. Il n’y a pas de baisse de nombre de médecins en France mais une évolution de leur répartition et une baisse globale du temps offert : le nombre de médecins pour 100 000 habitants atteint 798 à Paris mais seulement 180 dans le département de l’Eure. La carte des déserts médicaux fait état d’une répartition de ces zones plutôt septentrionales, rurales et périurbaines. Les banlieues, contrairement à ce qui est parfois écrit, sont plutôt moins concernées que les périphéries urbaines plus lointaines. Selon la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), environ 8% de la population se situe dans un désert médical en 2017 (soit 5,3 millions d’habitant.e.s).

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