« Jungle » à Calais : des ONG attaquent le gouvernement et réclament des mesures d’urgence

Médecins du monde (MdM) et le Secours catholique-Caritas ont annoncé lundi 26 octobre avoir saisi la justice pour contraindre l’État à prendre des mesures d’urgence sur le campement de Calais, où 6 000 personnes s’entassent dans des conditions très dégradées.

©Médecins du Monde

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Accompagnées de représentants des habitants du bidonville, les deux ONG ont déposé un recours en référé-liberté devant le tribunal administratif de Lille, jugeant que les mesures humanitaires présentées en fin de semaine dernière par la ministre de la Santé et le ministre de l’Intérieur « floues », selon MdM.

Il s'agit d'une démarche juridique accélérée : le tribunal aura 48 heures pour fixer une audience et "la logique est qu'on ait une décision d'ici la fin de la semaine", a indiqué à l'AFP Me Patrice Spinosi, avocat des ONG.

"L’objet est d’obtenir le démantèlement du camp » ainsi que le « relogement des personnes », installées sur la « Jungle », « et en attendant, l’organisation du camp en eau, nourriture, médecins… », a ajouté l’avocat.

Une telle démarche en justice "est une première pour Médecins du monde", a expliqué sa présidente Françoise Sivignon. Mais les conditions de vie des personnes installées sur le bidonville sont devenues "inconcevables", a-t-elle expliqué.

Les réponses du gouvernement trop floues

Le 23 octobre, Marisol Touraine et Bernard Cazeneuve ont en effet présenté les premières conclusions de la mission médicale interministérielle envoyée du 14 au 17 octobre à Calais pour « évaluer et améliorer » le dispositif de prise en charge sanitaire des migrants.

La mission recommande « d’améliorer les conditions d’hébergement des migrants », « d’installer un véritable pôle de soins de proximité en argumentant ses capacités d’accueil et de prise en charge sanitaire », de « renforcer les moyens de la permanence d’accès aux soins de santé » de l’hôpital de Calais, et de « consolider le dispositif de veille sanitaire et de mener des actions de prévention sur le terrain : vaccination, contraception… ». Selon un communiqué émis conjointement par les ministères, le rapport final de la mission devrait être remis cette semaine aux ministres.

Mais ces conclusions préliminaires n’ont pas satisfait les associations. « Le ministre de l’Intérieur vient d’annoncer et de mettre en œuvre certaines mesures qui ne répondent toujours pas aux questions posées par la présence de milliers d’exilés à Calais, juge MdM. Les moyens proposés par les autorités ainsi que les délais restent flous alors que les besoins en santé sont réels et nécessitent des réponses rapides. »

Rédaction ActuSoins, avec Le Quotidien du Médecin, AFP

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