Jacquiline, l’infirmière des bébés au Kenya

A 24 ans, Jacquiline débute dans le métier d’infirmière. Depuis six mois, elle fait partie des 30 000 infirmières que compte le Kenya.

jacquiline infirmière au kenya

© Martin Vanden Bossche

« Je fais quarante minutes de matatu pour rejoindre la clinique. Malheureusement, ça n’est que deux jours par semaine pour l’instant... ». Jacquiline est infirmière à Kitengela, au Kenya. C’est en petit bus local, les matatus, qu’elle se rend chaque mercredi et chaque jeudi dans cette ville champignon, située à 30 kilomètres de Nairobi, la capitale. Une vingtaine de cliniques privées, des petites structures qui comptent rarement plus de dix employés, s’y font concurrence pour attirer les patients. « Etre infirmière dans le privé, c’est un bon plan. Le secteur est en pleine croissance » se réjouit Jacquiline. « J’espère être vite à temps plein. Penda health, mon employeur, ouvre bientôt une nouvelle clinique. » Une opportunité que ne manquera pas de saisir cette jeune diplômée de 24 ans. « J’ai eu le droit d’exercer en décembre 2012. Je viens juste de terminer mes trois ans et demis d’étude ».

Au Kenya, les diplômes d’infirmières sont délivrés par les « medical training college », l’équivalent des IFSI en France. « Je suis payé 1000 kenyan shillings par jour pour neuf heures de travail (environ 10 euros €). C’est un peu juste à temps partiel mais à temps plein c’est correct » explique Jacquiline qui a toujours rêvé d’être médecin. « Mais les études étaient trop chères, trop longues. Et puis je n’avais pas d’assez bonnes notes au lycée... Ce n’est pas grave, j’aide les patients à aller mieux. Ça me suffit. »

Au Kenya, les diplômes d’infirmières sont délivrés par les « medical training college », l’équivalent des IFSI en France.

La baby clinic

Au quotidien, Jacquiline gère seule la « baby clinic », le « service » qui s’occupe des enfants de moins de cinq ans. « Je contrôle leurs courbes de croissance. Je fais leurs vaccins. » Parmi eux la polio, le tétanos, l’hépatite B ou encore la rougeole qui a fait l’objet d’une grande campagne nationale en 2012. « Je m’occupe également de planning familial. Et j’assiste le clinic officer lors de la pose de stérilet ou d’implant contraceptif pour les femmes qui le souhaitent ». Un travail essentiel dans un pays où les hommes sont encore nombreux à ne pas vouloir entendre parler de contraception. (NDLR : Le « clinic officer » est un rôle médical particulier à l’Afrique de l’est. Ni médecin, ni infirmier, il est en charge de nombreux actes médicaux pour compenser le manque de docteurs dans la région.)

« S’améliorer en permanence »

« Ce que j’aime dans la clinique où je travaille, c’est qu’on cherche à s’améliorer en permanence. Nous sommes six employés, toujours à l’écoute des patients. Ça n’est pas le cas partout. » Pour Jacquiline, ce n’est pas un problème de donner aux patientes un questionnaire pour évaluer leur satisfaction. « Améliorer le service, c’est ce qui rend le métier intéressant ». Les grèves qui agitent régulièrement le secteur public, surchargé, sont loin...

Jacquiline démarre déjà la formation continue. « Je viens de suivre un entraînement pour le dépistage du cancer du col utérin. » Cette formation, inscrite sur son carnet professionnel, lui facilitera le renouvellement de son droit d’exercer. Cette procédure est obligatoire tous les trois ans. Pour Jacquiline, ce sera dans deux ans et demi. Et elle est déjà prête.

Martin Vanden Bossche et Amélie Cano
Article publié dans Actusoins magazine

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