Titularisation : les directeurs d’hôpitaux entre le marteau et l’enclume

Suite à la circulaire de la Ministre de la santé visant à mettre en œuvre rapidement la titularisation des contractuels éligibles dans la fonction publique hospitalière, les directeurs d'hôpital se sentent pris entre des injonctions contradictoires : devoir serrer les cordons de la bourse tout en titularisant.

Titularisation : les directeurs d'hôpitaux entre le marteau et l'enclumeTout d'abord, le syndicat des managers publics de santé (SMPS) s'indigne de la forme : une circulaire  qui a "pour objectif de rappeler l’obligation, pour les établissements relevant de la fonction publique hospitalière, d’organiser avant le 31 mars 2016 les recrutements réservés prévus par la loi du 12 mars 2012* pour tous les agents contractuels éligibles au dispositif".

Un rappel à l'ordre ressenti comme vexant

Un rappel à l'ordre ferme de la ministre de la Santé : "au travers des données dont nous disposons, le bilan pour la fonction publique hospitalière qui a été présenté au comité de suivi de janvier 2015 est préoccupant. (...) il montre que le nombre d’agents mis en stage et titularisés est faible. On peut penser que l’objectif attendu en mars 2016 dans les conditions de mise en œuvre prévues par la loi ne sera pas atteint".

"C’est pourquoi je souhaite que soient mis en œuvre très rapidement – la période prévue pour ce dispositif d’accès à l’emploi titulaire prenant fin au 31 mars 2016 – tous les moyens nécessaires pour l’ouverture des recrutements réservés et l’organisation des concours et examens professionnalisés permettant la titularisation du plus grand nombre des agents éligibles", poursuit la circulaire.

Sur le fond, ensuite, le SMPS souligne "l'équation financière infernale des directeurs d'hôpital".

Injonctions paradoxales

Le syndicat dénonce "la démultiplication des injonctions paradoxales actuelles, autour de la contradiction évidente entre les conséquences financières des demandes du Ministère de la santé et les économies attendues à l’hôpital public".

Le SMPS rappelle que l'objectif du plan triennal 2015-2017 pour l'ONDAM (Objectif national des dépenses d'assurance maladie) est de «maîtriser l’évolution des effectifs hospitaliers pour contenir l’augmentation de la masse salariale ».

"L’équation n’est plus tenable dans les établissements, sauf à réduire les emplois pour financer les conséquences des diverses négociations nationales passées et en cours", ajoute le SMPS  qui réclame que soient levées "les ambiguïtés du Plan triennal" et fixés "des objectifs cohérents, transparents et tenables".

Cyrienne Clerc (source SMPS)

*La loi du 12 mars 2012 sur l'amélioration des conditions d'emploi des agents contractuels dans la fonction publique a notamment pour but de sécuriser les parcours professionnels des contractuels.

Abonnez-vous à la newsletter des soignants :

Faire un don

Vous avez aimé cet article ? Faites un don pour nous aider à vous fournir du contenu de qualité !

faire un don

Réactions

5 réponses pour “Titularisation : les directeurs d’hôpitaux entre le marteau et l’enclume”

  1. « les directeurs d’ hôpitaux » ça choquerai moins les yeux

  2. Gwen Yvinec dit :

    Ils vont nous faire pleurer les directeurs… Dans mon établissement le directeur préfère financer son coach perso à 90000 euros par an et partir en voyage en Chine ( avec dsi, président cme etc) à 1500 euros par personne…c’est certainement plus intéressant que de titulariser des agents… Un véritable scandale !! L’argent il y en a que quand ça arrange…

  3. Mathieu Guyon dit :

    Qu’on commence déjà par baisser le salaire des directions, on fera des grosses économies

Réagir à cet article

retour haut de page
370 rq / 6,411 sec