Journée mondiale de lutte contre le cancer : chiffres et annonces

 À l'occasion de la journée mondiale de lutte contre le cancer, ce 4 février, l'Institut national du cancer (Inca) sort une série de chiffres clés. 

rubanrose-e1336037078408-250x196L'an dernier, à cette date, le président de la République François Hollande annonçait l'engagement de l'État à hauteur d'1,5 milliard d'euros dans un nouveau plan Cancer - troisième édition - pour cinq ans sur la période 2014-2019. Le bilan de cette année de mobilisation ne sera remis dans un rapport au président qu'à la mi-février.

A l'occasion de cette journée, l'Institut national du cancer (Inca), qui fête aussi ses dix ans d'actions contre le cancer, lance son premier #parlonscancers, un temps d'échanges ouvert à tous avec les experts de l'agence via les réseaux sociaux et publie un rapport Les cancers en France en 2014 (consulter la synthèse et le rapport intégral)

6,5 millions de séjours et séances en court séjour

L'agence recense 355 000 nouveaux cas de cancers par an (200 000 chez les hommes et 155 000 chez les femmes) et 148 000 décès par cancers chaque année (85 000 chez les hommes et 63 000 chez les femmes).

Le taux d'incidence a baissé de 1,3% par an depuis 2005 chez les hommes, grâce à une diminution de l'incidence du cancer de la prostate. Chez les femmes, l'incidence augmente de 0,2% par an depuis 2005, contre une hausse de 1,6% entre 1980 et 2005, du fait d'une baisse de l'incidence du cancer du sein.

L'incidence et la mortalité varient selon l'organe touché: baisse pour les cancers de l'estomac, du col de l'utérus, de l'oesophage et des voies aérodigestives supérieures chez l'homme; augmentation des cancers du poumon chez la femme, de la peau et du système nerveux central.

Par ailleurs, la chirurgie ambulatoire des cancers est passée de 16,7% des hospitalisations en 2010 à 20,5% en 2013. Le nombre de patients inclus dans les essais thérapeutiques a augmenté de 102% depuis 2008.

S'agissant de la prise en charge, 1,12 million de personnes ont été hospitalisées en lien avec le diagnostic, le traitement ou la surveillance d'un cancer en 2013 (augmentation de +3% par rapport à 2010), soit près de 6,5 millions de séances et de séjours en court séjour, correspondant à près du tiers du nombre total de séjours hospitaliers.

Cela représente 5,133 milliards d'euros en 2013, soit 59% de l'ensemble des dépenses d'hospitalisation (+6,6% par rapport à 2012). Côté recherche, environ 44 000 patients sont inclus dans les essais cliniques en cancérologie.

Mobilisés, les CLCC pointent deux tendances

À l'occasion de cette journée mondiale de lutte contre le cancer, la fédération Unicancer et les centres de lutte contre le cancer (CLCC) se mobilisent également. Ces structures à but non lucratif ont concocté un programme de conférences, expositions, rencontres avec les associations et activités physiques adaptées.

Unicancer pointe deux tendances majeures de la cancérologie de demain : la chirurgie ambulatoire et les thérapies ciblées. En 2020, la chirurgie ambulatoire devrait représenter 50% de la chirurgie du cancer du sein par exemple (16% en 2014 au niveau national).

Quant au traitement des cancers en fonction des anomalies génétiques identifiées au sein de la tumeur, la démarche représente un réel espoir de la recherche. En 2013, plus de 800 molécules ciblant des anomalies particulières liées à la transformation cellulaire induite par le processus de cancérogénèse étaient en cours de développement ou d'évaluation.

Rédaction ActuSoins, avec Hospimedia, Le Généraliste
 
 

Le cancer est la maladie qui fait le plus peur aux Français

La Fondation Arc a révélé les résultats d'un sondage sur les Français face au cancer. Réalisé par Ipsos du 8 au 19 janvier auprès de 1 004 personnes, il met en lumière la crainte que continue de susciter le cancer dans l'opinion publique. Et s'ils sont conscients des progrès accomplis en matière de recherche et d'innovations thérapeutiques ces vingt dernières années, les Français continuent d'avoir des idées fausses sur les taux de guérison.

La Fondation Arc a par ailleurs formulé huit propositions pour accélérer l'accès aux innovations thérapeutiques (renforcer l'information des malades, adapter la législation, multiplier les essais cliniques...) et a lancé une campagne de mobilisation (appel aux dons). Elle ambitionne par ce biais de réunir 30 millions d'euros supplémentaires en cinq ans pour l'innovation thérapeutique.

(Source Hospimedia)

Les annonces de Marisol Touraine, le 3 février

- Le test « Hemoccult », aujourd’hui utilisé pour le dépistage du cancer colorectal, sera remplacé dans les mois à venir par un test immunologique, de réalisation plus simple (1 seul prélèvement contre 6 actuellement) et plus sensible (détecte des saignements plus faibles).

- En 2015, des mesures seront prises dans le cadre de la lutte contre le cancer de l’enfant : des centres de phase précoce dédiés aux cancers pédiatriques seront mis en place. Tous les enfants dont le traitement de première ligne aura échoué bénéficieront du séquençage complet du génome de leur tumeur, afin de recevoir un traitement ciblé. Avec l’Institut National du Cancer (INCa) et conformément aux engagements pris devant les associations de patients, des initiatives seront prises avec le LEEM (Les entreprises du médicament) pour promouvoir l’activité de développement de la recherche industrielle dans des traitements médicamenteux en oncologie pédiatrique.

- Dans le cadre du programme AcSé, pour « Accélérer l’accès aux thérapies ciblées », un essai a été ouvert il y a 18 mois pour permettre l’accès au Crizotinib® à des patients adultes, adolescents ou enfants, atteints de cancers et en situation d’échec thérapeutique ; 100 patients ont déjà pu recevoir le Crizotinib®. Un second essai vient d’être lancé (AcSé vemurafenib) visant 500 patients atteints de divers types de cancer et présentant une anomalie génétique précise : les mutations V600 du gène BRAF.

Au cours d'une visite à l'Institut Bergonié, Marisol Touraine a annoncé que le projet immobilier de l'Institut - la construction d'un nouveau bâtiment chirurgical favorisant notamment l'ambulatoire qui devrait ouvrir à l'horizon 2018 - a été retenu au Copermo (comité interministériel de performance et de la modernisation de l'offre de soins) et "bénéficiera d'une aide nationale représentant un soutien de 4 millions d'euros à laquelle s'ajoute 1 million d'euros d'aide régionale". La ministre a qualifié d'"exemplaire" le projet stratégique qu’Unicancer a élaboré et expérimenté à l’institut Bergonié pour la prise en charge en ambulatoire. (source communiqué de presse)

 

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