Asthme : l’ETP nécessite des renforts infirmiers

L'éducation thérapeutique du patient (ETP) assurée par un infirmier joue un rôle majeur dans la prévention des exacerbations aiguës graves d'asthme, ont estimé deux pneumologues, appelant à plus de moyens, lors du congrès de pneumologie de langue française (CPLF) à Lille.

Asthme : l'ETP nécessite des renforts infirmiersLes patients qui ont déjà eu un épisode d'asthme aigu grave présentent un risque de récidive et la sortie de l'hôpital est une étape importante de la prise en charge.

"Les récidives sont le problème majeur! Il faut travailler les plans d'action et l'ETP en routine, avec des ordonnances formatées et personnalisées", a affirmé le Dr Sergio Salmeron de l'hôpital Saint-Joseph à Paris lors d'une session plénière sur l'asthme aigu grave.

De manière idéale, "à l'ère de la traçabilité et de la 'check-list'", il faudrait standardiser les traitements de sortie, vérifier la technique de prise des médicaments inhalés, donner des instructions écrites aux patients, les revoir au bout de deux semaines et mener une ETP avec un infirmier, a estimé le Dr Salmeron.

Le Pr Christophe Leroyer du CHU de Brest a rappelé que, selon les recommandations internationales GINA, actualisées en 2014, chaque patient doit avoir un plan d'action écrit et individualisé, sur la base de ses symptômes et de son débit de pointe (DEP), ainsi qu'un suivi post-exacerbation jusqu'au retour à la normale des symptômes et de la fonction respiratoire. Ce plan d'action doit aussi contenir les mesures d'urgence.

L'importance de l'éducation thérapeutique

"Il faut faire passer le message à nos tutelles, notamment les directions de nos hôpitaux, [sur] l'importance de l'éducation thérapeutique", a souligné le Pr Leroyer. Dans les hôpitaux qui proposent une prise en charge éducative au cours du séjour pour exacerbation, le taux de récidives diminue ensuite, a-t-il ajouté, reprenant des données canadiennes.

Un suivi éducatif dans des structures ouvertes y compris le week-end, où travaillent des infirmers, aboutit aussi à une réduction du risque de récidive.

"Il faut un plan d'action personnalisé, mais avec un accompagnement infirmier", a-t-il poursuivi, appelant à un financement accru de ces programmes pour permettre une prise en charge précoce, dès le lendemain de la crise, et un suivi des patients, en les rappelant par exemple. "Si le plan d'action est remis comme une ordonnance, il ne sera pas suivi. Il faut une discussion avec le patient."

Le suivi nécessite par ailleurs "une articulation forte" entre les équipes des services d'urgence et la médecine de ville car, selon les recommandations, le patient doit être revu par son médecin habituel dans la semaine qui suit l'épisode d'asthme aigu grave pour vérifier qu'il a bien compris sa maladie et son plan d'action, et qu'il suit bien son traitement, avec les bonnes techniques d'inhalation.

Le Dr Salmeron a indiqué qu'une étude allait prochainement évaluer l'impact d'un protocole formalisé strict de suivi des patients asthmatiques sortis des urgences pour crise aiguë sur le taux de récidive à un mois, dans le cadre du programme hospitalier de recherche clinique (PHRC).

Rédaction ActuSoins, avec APM

 

 

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