Le quotidien d’une infirmière MSF au camp de Kailahun (Sierra Leone)

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Anja Wolz, infirmière et coordinatrice d'urgence de sans frontières pour la Sierra Leone. a travaillé dans un centre MSF de 80 lits à proximité des frontières avec la Guinée et le Libéria. Il faut lire ces lignes (en anglais) dans le New England Journal of  Medicine pour saisir un peu de la réalité quotidienne vécue dans le centre de Kailahun.

Centre de prise en charge d'Ebola à Kailahun, en Sierra Leone. Juillet 2014 © Sylvain Cherkaoui/COSMOS

Centre de prise en charge d'Ebola à Kailahun, en Sierra Leone. Juillet 2014 © Sylvain Cherkaoui/COSMOS

Huit nouveaux patients à l'arrivée de la nurse. Neuf pour qui il faut refaire des prélèvements trois jours après l'apparition des premiers symptômes et que l'on espère sur le départ.

Une vingtaine de prélèvements de sang à faire. Soixante-quatre personnes sur les lits.

Quatre sont des enfants de moins de 5 ans. Deux morts dans la journée.

"Nous contrôlons qui rentre dans la zone d'isolement, combien de fois et combien de temps. Personne de devrait porter le PPE plus de quarante minutes (...)"

[dropshadowbox align="none" effect="lifted-both" width="autopx" height="" background_color="#ffffff" border_width="1" border_color="#dddddd" ]"Pour le cas où une épaisseur est perforée accidentellement, nous portons deux paires de gants, deux masques et un épais tablier par dessus." [/dropshadowbox]

"Cela commence dans le vestiaire ou il faut environ cinq minutes pour entrer dans le PPE. Une personne est responsable de vérifier que l'équipement est bien mis et qu'aucun millimètre de peau est exposé. Pour le cas où une épaisseur est perforée accidentellement, nous portons deux paires de gants, deux masques et un épais tablier par dessus. (...)"

"Quand on sort de la zone, nous sommes aspergés avec une solution chlorée. Puis on enlève l'équipement couche par couche. Certains équipements comme le tablier, les boots, les gants épais peuvent être stérilisés, les autres et surtout les masques et les protections pour la tête doivent être incinérés (...)."

[dropshadowbox align="none" effect="lifted-both" width="autopx" height="" background_color="#ffffff" border_width="1" border_color="#dddddd" ]"Le personnel suit un circuit strict, allant de la tente des cas suspects, puis probables, puis confirmés"[/dropshadowbox]

Cette zone "est partagée en  tentes séparées pour les patients suspects, les cas probables et, de l'autre, les cas confirmés.(...) Les deux premiers types de patients ont des instructions pour se laver les , ne pas toucher les affaires des autres patients pour éviter la contamination. Pour les mêmes raisons, le personnel suit un circuit strict, allant de la tente des cas suspects, puis probables, puis confirmés". 

Les traitements ? Hydratation, nourriture de qualité, maintien de la tension artérielle, antibiotiques pour les complications infectieuses... Cela peut aider à vivre plus longtemps, voire survivre si le système immunitaire prend le dessus sur le virus.

[dropshadowbox align="none" effect="lifted-both" width="autopx" height="" background_color="#ffffff" border_width="1" border_color="#dddddd" ]"Nous voyons tous les jours des morts qui sont certainement décédés à cause d'Ebola mais ils ne sont pas comptabilisés car cela n'a pas été confirmé par des tests en laboratoire"[/dropshadowbox]

Anja Wolz raconte aussi le désespoir de ceux qui passent de la tente des cas suspects ou probables à la troisièmes tente, le drame des enfants qu'on ne peut pas toucher et consoler du fait des équipements, les décès de soignants,.....

Dans ce district de 470 000 personnes, 250 ont été comptabilisés sur une semaine comme décédés suite à une infection au virus Ebola "mais nous voyons tous les jours des morts qui sont certainement décédés à cause d'Ebola mais ils ne sont pas comptabilisés car cela n'a pas été confirmé par des tests en laboratoire". Selon Anja Wolz, le chiffre de 250 serait plus proche de 1500.

"La réponse a été trop lente. Nous devrions avoir un coup d'avance sur l'épidémie mais nous en avons cinq de retard", conclut Anja Wolz.

Rédaction ActuSoins, avec le NEJM et MSF

©MSF. Un exemple de camp MSF

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