Un français sur mille aux urgences chaque jour

Sur la base de l'étude de la Drees menée sur une journée, le mardi 11 juin 2013 (de 8 heures à 8 heures le lendemain), un Français sur 1 000 se rend aux urgences, avec un taux de recours plus élevé « aux âges extrêmes de la vie », souligne la Drees : chaque jour, 2 enfants de moins de 1 an sur 1 000 vont aux urgences, ainsi que 1,5 personne âgée de 85 ans pour plus sur 1 000.

Les résultats détaillent d'une part le temps de prise en charge et le mode de sortie des patients (notre précédent article) et d'autre part les raisons de la venue aux urgences, le mode d'arrivée et la provenance des patients.

La venue aux urgences est motivée par un accident dans trois cas sur 10 et fait suite à un conseil médical dans un cas sur quatre, relève la Drees. Deux personnes sur 10 évoquent la gravité présumée et une sur 10 l'angoisse.

Le besoin d'un règlement rapide du problème de santé est souvent mentionné (27 %), suivi par la possibilité de réaliser des examens complémentaires (23 %) et la proximité géographique (22 %). La possibilité de consulter un médecin spécialiste est avancée par 12 % des personnes.

En revanche, la prise en charge en dehors des horaires de travail ou "la gratuité" ne sont indiquées que par respectivement 3 % et 2 % des patients.

Un quart des passages entre 20 h et 8 h

La Drees observe que les urgences peuvent aussi "constituer une solution parce que le recours habituel aux soins n'est pas possible". L'absence du médecin traitant est citée par 6 % des patients et l'impossibilité de trouver rapidement un rendez-vous pour des examens complémentaires par 5 %.

Enfin, pour un passage sur 10, c'est le transport par les pompiers ou le Smur qui sont invoqués comme raison du recours aux urgences.

La Drees observe qu'un quart des passages seulement ont lieu entre 20 heures et 8 heures, et 10 % entre minuit et 8 heures. La situation qui a conduit les patients à s'y présenter a débuté le jour même pour plus de 50 % d'entre eux, mais remonte à plusieurs jours dans 30 % des cas.

Près de 70 % arrivent par leurs propres moyens

Près de 70 % des patients arrivent aux urgences par leurs propres moyens (ou grâce au véhicule d'un tiers), 11 % sont transportés par les pompiers, 11 % par un taxi ou une ambulance et 1 % par les équipes du Smur.

Il apparaît que 62 % des patients décident de se rendre dans un service d'urgence de leur propre initiative ou sur le conseil d'un proche, 24% viennent sur le conseil d'un médecin (traitant ou autre) et 15% sur celui du Samu ou des sapeurs-pompiers.

Les motifs de recours aux urgences sont très variables selon l'âge du patient: pathologies variées jusqu'à 5 ans ; traumatologie principalement entre 10 et 14 ans ; 25 % de traumatologie et 17 % de problèmes cardio-vasculaires à partir de 65 ans.

40 % de lésions traumatiques

Les actes les plus fréquemment réalisés sont ceux à visée diagnostique ou de soins (quatre patients sur cinq). Un acte de soins est réalisé pour 40% des passages, un acte d'imagerie pour 45 %, une analyse biologique pour 35 %. La proportion de passages avec des actes à visée diagnostique augmente avec l'âge du patient, les polypathologies nécessitant davantage d'investigations.

Les soins destinés aux patients en situation de détresse vitale existante ou potentielle (réanimation respiratoire et cardiaque) concernent 5 % seulement de l'ensemble des passages, mais plus de 10 % des passages des patients âgés de 65 ans ou plus.

En dehors des patients en unité d'hospitalisation de courte durée (UHCD), près de 40% des patients ont reçu un diagnostic de lésion traumatique ou d'empoisonnement à la sortie. Pour 17 % des passages, il s'agit de "symptômes, signes et résultats anormaux d'examens cliniques ou de laboratoires peu précis", dont 6 % de patients atteints de fatigue, céphalées, fièvre, etc.

Le diagnostic est relatif à des douleurs liées à l'appareil digestif ou l'abdomen, ou à des symptômes relatifs à l'appareil circulatoire ou respiratoire dans 8 % des cas et à des troubles mentaux dans 4 %. Les accidents vasculaires cérébraux (AVC) et les accidents ischémiques transitoires (AIT) représentent 0,8 % des passages, de même que les affections épisodiques et paroxystiques (majoritairement de l'épilepsie).