Qualité de vie au travail : un élément de la certification des établissements

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La Haute Autorité de santé (HAS) a décidé de regrouper les critères relatifs à la qualité de vie au travail pour en faire une thématique à part entière qui sera demandée systématiquement dans le compte qualité de la certification des établissements à partir de septembre 2014.

Qualité de vie au travail : un élément de la certification des établissements"Ce qui nous importe, c'est que les établissements se posent la question et identifient leurs besoins. On en est aux prémices, sans avoir une approche normative", indique Véronique Ghadi, chef de projet au service développement de la certification à la HAS.

L'idée est de lier, dans la démarche de certification, qualité de vie au travail et qualité des soins, explique Véronique Ghadi, chef de projet au service développement de la certification de la HAS, lors d'un entretien à l'APM.

"Je ne sais pas si un jour on sera en capacité de mesurer un niveau de qualité de vie au travail. Ce qui est sur, c'est qu'aujourd'hui, nous ne le sommes pas. On va [regarder] s'il y a une dynamique enclenchée, une mobilisation de l'établissement", précise Veronique Ghadi.

"Au fur et à mesure du déploiement de la certification V2014, via le retour des compte qualité, on verra ce qui prend sens sur le terrain et nous pourrons alors valoriser ces expériences", ajoute-t-elle.

Santé au travail et risques psycho-sociaux

La HAS a par ailleurs publié en collaboration avec l'Agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail (Anact) les résultats d'un travail de trois ans de réflexion avec des experts-visiteurs, des organisations syndicales et des professionnels de santé des établissements de santé, afin de donner des repères. Ils fournissent ainsi un socle commun de représentation autour de ce qu'est la qualité de vie au travail.

"Notre hypothèse, c'est qu'à partir du moment où on met les acteurs autour de cette question du travail et du 'bien-travailler', on va avoir un effet positif sur la santé au travail et sur la prévention des risques psycho-sociaux", précise la chef de projet.

"Notre angle d'attaque est vraiment le travail, et de se dire qu'il faut qu'on se réintéresse au contenu du travail lui-même et à ses conditions de réalisation", souligne-t-elle.

Interrogée par l'agence APM sur le fait que des hôpitaux déjà fortement sous contrainte, n'auraient peut-être ni le temps ni les outils pour se pencher sur cette question, Véronique Ghadi répond qu'au contraire, "s'ils ne le font pas, ils vont dans une impasse".

Pour cette chef de projet, "ce qu'on défend avec l'Anact, c'est que c'est justement parce qu'il y a ces contraintes aujourd'hui qu'il devient urgent d'aborder ces sujets-là. Sinon on va épuiser les professionnels, les directions, les établissements. C'est une manière de pouvoir prendre du recul."

Recréer du dialogue social

Le groupe de travail qui a réunit, de mars 212 à avril 2013, 11 établissements de santé, résume ainsi la finalité des travaux : "l'hypothèse fondatrice renvoie à l'idée qu'à un sentiment de travail 'bien fait' correspond un sentiment de qualité de vie au travail. C'est à l'inverse le sentiment de perte de reconnaissance du travail ou du sens au travail qui est problématique et dangereux pour la qualité des soins".

"Il faut parvenir à recréer du dialogue social. Cela ne se fera pas du jour au lendemain, ni d'un coup de baguette magique, mais il faut trouver des endroits où on arrive à trouver d'autres manières d'échanger entre organisations syndicales et directions", estime la chef de projet.

Lors des travaux, au vu du contexte, "les organisations syndicales [disaient être] dans une impasse parce que les négociations salariales n'existent plus et parce qu'on est sur des approches 'souffrance'. Et quand on parle de souffrance, tout le monde se raidit. Il y a un véritable enjeu à aller rediscuter du travail lui-même", a assuré Véronique Ghadi.

Rédaction ActuSoins, avec APM

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Réactions

21 réponses pour “Qualité de vie au travail : un élément de la certification des établissements”

  1. Alicia Missw dit :

    La blague! Déjà qu’on nous demande de tricher sur la propreté du service, la pharma etc… aux audit’ et à la certif des hopitaux, ça va être quoi, prime de sourire à la fin du mois ? 😀

  2. Monica Mona dit :

    Les conditions de travail…pfff…n importe quoi…plutot voir les salaires car déjà ils ont commencé a baisse la prime d été. .ca va mal

  3. Nathe Dom dit :

    On est pas sorti de l’auberge ! Quand vous avez des gens qu’il ne veulent pas évoluer et revoir leurs pratiques pour le bien être des résidents !nous sommes dans la merde!

  4. Cécile Ccil dit :

    Curieuse de voir ça ! qui vivra verra …

  5. Li Looh dit :

    Et les établissements qui font signer 32 CDD en 3 ans avant titularisation … c’est censé favoriser de bonnes conditions de travail ??

    Comment se sentir ZEN quand on est sur un siège éjectable ? …

  6. toujours trop tard pour moi mais tant mieux si çà améliore la vie au travail de ceux en place et à venir

  7. si vraiment il y a une volontè de voir, savoir, comprendre alors les dècouvertes vont ètre explosives !

  8. Nelly Dorard dit :

    C bien ça bouge ! Enfin on s’intéresse aux conditions de travail et qualité de vie au travail! Il était temps

  9. Pour cela, il faudrait qu’on nous pose vraiment la question et en l’absence des cadres, responsables de services, directions, etc ….. Là les langues se délieraient beaucoup plus !!

    • Syl Vie dit :

      c’est clair…mais désormais les chefs d’établissement,cadres etc auront la pression par rapport à la qualité de vie au travail et ça peut éventuellement faire changer les choses.Franchement,il était temps…

    • Mam Okay dit :

      vu la réaction que notre cadre a eu à une collègue qui vient de découvrir une belle merde niveau santé je ne pense pas à un grand changement. Je ne me leurre pas, dans notre service du moins on est des merde à ses yeux, elle nous le prouve régulièrement et dépasse des limites !

    • perso, cadre, directeur ou autre, je ne suis pas prêt de me laisser marcher sur les pieds, on me traite comme une merde, je les considère comme des merdes aussi. Le respect ca va dans les deux sens et ca se mérite

    • Syl Vie dit :

      ok,mais le problême,quand tu l’ouvres c’est que tu te retrouves souvent seul contre tous et c’est sûrement pas les collègues qui vont se mouiller!Résultat:tu deviens vite la bête noire.

    • Même si je suis le seul à dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas, je m’en fous. Si après les autres me mettent en tord devant les cadres, je les remet à leur place en leur rappelant que derrière leur dos ils disent la même chose que moi

  10. Mam Okay dit :

    et les suicides ils vont ouvrir les yeux dessus ou encore se voiler la face en prétextant que c’est du à la vie privée????

  11. Syl Vie dit :

    (Y) ils risquent d’avoir des surprises…

  12. onialapoubelle dit :

    Encore une branlette intellectuelle de « haut niveau » quand dans le même temps, les IDE et les IDEL, au quotidien, savent très bien que la qualité de vie au travail se dégrade de jour en jour et que la bonne volonté et tous les autres bons sentiments ne suffisent plus à faire tourner correctement la machine à soigner !
    Pour soigner correctement, il faut des moyens humains et techniques en nombre suffisant. C’est quand même pas compliqué à comprendre !!!

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