Plume d’Apache, compagnon de l’enfant hospitalisé

| 2 928 vues | | mots clefs : Pas de commentaire

Plume, la poupée, devient l’acteur central d’un livre destiné à servir de médiation et d’échange entre l’enfant et les soignants. Un outil indispensable alors que les droits des petits patients sont trop souvent méconnus.

Plume d’Apache, compagnon de l’enfant hospitalisé « - C’est l’heure de la prise de sang pour Arthur…

- On commence par Plume ? », répond le petit garçon tout en rassurant sa petite poupée blanche : « T’inquiète, Plume, Zoé elle met toujours la pommade avant, t’auras pas mal ».

Cette bande dessinée qui sera diffusée dès le mois de janvier, avec le soutien de la MACSF, met en scène, la petite poupée en coton Plume, créée par l’association Apache, que les enfants hospitalisés connaissent déjà et peuvent gribouiller, notamment pour exprimer leurs angoisses, leurs douleurs.

Le livre comme la poupée sont des « outils au service des soignants, permettent d’informer, d’échange autour de l’objet », souligne Sylvie Rosenberg-Reiner, présidente d’Apache, pédiatre et anesthésiste.

Chaque livre a vocation à présenter des situations « cliniques » dans lesquelles Plume devient un médiateur de la relation enfant – soignant. Le premier met en scène Plume dans l’univers de l’hôpital. Il présente aux travers de situations quotidiennes ce que peuvent y vivre les enfants hospitalisés et les soignants. Plume commente, avec bon sens et ironie, les situations vécues.

Les prochaines bandes dessinées aborderont les gestes médicaux pour dédramatiser les prises de sang, les poses de cathéter,.., puis les soins, notamment avant le passage au bloc opératoire.

Une poupée et des feutres pour s’exprimer

Plus de 10 000 poupées et autant de pochettes de feutres ont déjà été donnés à plus d’une soixantaine d’hôpitaux. Plume est parfois couverte de sparadraps, de points rouges à l’endroit où on fait la piqure et où cela fait mal.

Plume voyage aussi comme en 2012 ou elle s’est retrouvée dans les bras d’enfants népalais.

Baptisée Pic par Lune, une petite fille de cinq ans et demi qui subit des injections douloureuses quotidiennement, « elle a du rouge pour sa bouche qui grimace et du marron pour mes pansements qui grattent ». La fièvre est jaune et les traces de piqûres rouges. « Je visualise maintenant  son corps meurtri de bobos rageurs multicolores », raconte la mère de Lune.

"L'enfant, quel que soit son âge, peut avoir du mal à exprimer et localiser sa douleur… Plume permet d'identifier plusieurs problématiques qui pourraient nous échapper " explique Louisa, cadre en pédiatrie.

Les droits des petits patients souvent méconnus

« La France qui compte environ 500 services de pédiatrie, reste très en retard sur l’application des textes légaux assurant le suivi et la qualité de vie des enfants malades. On constate globalement on a toutes les lois et les circulaires qui faut mais les décideurs les ignore », indique la présidente d’Apache, association créée en 1982 pour défendre les droits des enfants hospitalisés. Cette dernière cite ainsi la Convention Internationale relative aux Droits de l’Enfant (CIDE), la loi du 4 mars 2002, ou la charte européenne de l’enfant hospitalisé (droit à l’intimité, consentement de l’enfant et des parents, droit à poursuivre sa scolarité,…).

« Cette charte est utilisée sur le terrain par les soignants comme axe d’amélioration. Nous estimons le nombre d’enfants hospitalisés en France à 3 millions par an dont 60 % pour un geste ou un examen chirurgical. Mais nous restons dans l’approximation en raison du manque de chiffres. Cette absence d’informations est révélatrice d’une méconnaissance de l’enfant malade et pose notamment des problèmes en matière d’épidémiologie pour mieux structurer l’offre de soins au plus près des besoins des enfants malades ”, ajoute-t-elle.

Claire Dubois

Pour aller plus loin :

Page Facebook de Plume d'Apache

Association APACHE

La poupée Plume utilisée par le Centre Hospitalier de St Malo, sur le site Personnel de Santé

Abonnez-vous à la newsletter des soignants :

Faire un don

Vous avez aimé cet article ? Faites un don pour nous aider à vous fournir du contenu de qualité !

faire un don

Réagir à cet article

retour haut de page
324 rq / 4,644 sec